Un mardi soir au FEC…

Les jeunes et la politique… Un rapport assez complexe qui ne cesse d’enrichir nombre de thèses et d’ouvrages. Mais comment se vit-il à Strasbourg ? Ce défi, c’est principalement  l’association « Jeunes en politique » qui s’est chargée de le relever, à travers sa volonté d’explorer des pistes de réflexion et de réponse. Le débat est, à cet égard, un moyen privilégié, parce qu’il permet confrontation et épreuve, autour de thèmes d’actualité, à des jeunes engagés dont le premier objectif est de convaincre. Le thème de la soirée était : « les idées centristes, arbitres du débat ? » Sous ses apparences de dissertation, de vraies problématiques sous-jacentes à une actualité en mouvement apparaissent…

Autour de la table, cinq partis s’apprêtent à se livrer, devant les caméras de Stras TV, à un débat plus qu’animé, avec [De gauche à droite] : Jeunes socialistes, Jeunes écologistes, Jeunes Centristes, Jeunes Radicaux et Jeunes Populaires. Après un rappel « historique » du centrisme en France, de la Révolution Française à la Vème République en passant par « l’âge d’or » du centrisme sous les IIIème  et IVème Républiques, et un tour de table des présentations, c’est une « définition du centrisme » qu’on veut donner. Radicaux et Jeunes Centristes se rejoignent sur ce point, et posent les conditions de cette « définition » : primauté de l’individu, fédéralisme européen, intervention limitée de l’Etat – sauf si la conjoncture l’impose – attachement à la république et à la laïcité, et enfin inspiration humaniste profonde. Ce point suscite moqueries et interrogations ici et là… Et notamment chez J-B Gernet, des Jeunes Socialistes : « Moi je suis gentil », nous adresse t-il. Alors ? Ca veut dire quoi, « humaniste » ? Ce terme recouvre notre volonté d’associer solidarité et responsabilisation, à travers des actions qui promeuvent le potentiel et les capacités de chacun, c’est le juste dosage entre mesures sociales et liberté d’entreprise, liberté d’action. Et puis, c’est aussi se rendre compte qu’au-delà des discours et des belles paroles, il y a des hommes et des femmes, qui exigent des résultats. Quant à la notion d’arbitre, elle ne nous convient pas. Le centrisme n’est pas un supplément qui sert à faire gagner une fois  un camp, et une fois l’autre. Au contraire. Aujourd’hui, les idées centristes sont acquises par l’ensemble de la grosse majorité des partis : attachement à la république, à la démocratie, à la laïcité, à l’Europe – même si nous restons le seul vrai parti défenseur d’une Europe politique – et à la décentralisation (quoi qu’une certaine partie de la droite est plus réservée sur ce dernier point), mais c’est au centre qu’on les fait le mieux vivre, et qu’on les vit le mieux, parce que l’eau est toujours plus pure à la source. Les fantômes du jacobinisme (à droite) ou de la lutte des classes (à gauche) ne nous obstruent pas les yeux, et c’est là que nous sommes différents. Certes, le radicalisme était au départ un courant de gauche, mais à une époque où la droite était monarchiste ou bonapartiste. Aujourd’hui, le centrisme a une définition positive – le ni ni ne nous intéresse pas – qui gravite autour de cet ensemble de valeurs. Et nous avons fait le choix de la majorité, c’est parce que, dans un régime parlementaire, le choix se fait toujours entre opposition et majorité – qui n’a rien à voir avec le gauche/droite – et aujourd’hui l’obsolescence du PS est tout simplement improductive.

Pour ces raisons, Médéric a beaucoup insisté, au cours de ce débat, sur la politique locale, car c’est elle qui, à notre échelle, est la plus facile à percevoir. Elle est la plus significative. Il est important, à cet égard, de souligner la volonté conjointe de Mickaël Eppinger (Jeunes Radicaux), d’Elsa Schalck (UMP) et de Médéric que nous trouvions, nous, les jeunes, des points d’accord, pour souligner que les clivages politiques ne sont pas nécessairement un rempart à ce que nous soyions, sur certains points, consensuels. Le Conseil d’Alsace, à l’initiative de Philippe Richert, en est un bon exemple. Mais socialistes et écologistes veulent respirer les grands airs de la politique nationale, et s’entêtent à sortir du sujet pour nous interroger, sur tout un tas de mesures. Le ton méprisant employé sur des sujets pourtant sérieux, comme les algues vertes en Bretagne, est regrettable… Le sujet du débat était pourtant clair. Alors ça accuse, ça s’énerve… Et puis soudain, sans savoir comment, le débat tourne autour de la dette publique. Le MJS répète qu’il faut accepter un déficit de l’Etat, alors que nous préférons défendre le projet de loi constitutionnelle d’inscription du budget dans la constitution. Puis soudain on apprend, d’après le MJS, que la réforme des universités est une mauvaise réforme parce que le coût de location du palais universitaire pour des soirées ou autres, a augmenté ou encore qu’il n’y a plus de personnel pour aider les jeunes pensionnaires de camps de vacances à monter leur tente… Drôle de conception de l’intérêt général. Tout ceci est peu sensé. Il nous apparaît, nous, que la jeunesse a mieux à faire. Nous continuons donc notre action locale, notre volonté de rencontrer élus locaux, membres d’associations, et enfin les Alsaciens, qui restent le cœur battant de tous les acteurs politiques. Ne l’oublions pas.

Jocelyn pour les J.C.A

A propos jcalsace

Participer aux changements dont l'Alsace et la France ont besoin avec notre sensibilité d'humaniste rhénan, libéral et socialement responsable pour une vision fédéraliste de l'Europe.
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